Le directeur novateur du plus grand événement vélique de Suisse est aussi un régatier confirmé avec son catamaran «Safram»
A neuf heures et trente minutes, il va couper son téléphone. Plus de mails, plus de SMS, plus de coups de fil. Faut-il mettre des serviettes blanches ou bleues? Le café doit-il être chaud ou tempéré? Le thé, vert ou noir? Les bons pour les repas, combien par équipier? On exagère à peine… Pour être président du Bol d’Or Mirabaud, il faut avoir réponse à tout, tout de suite, tout le temps. Rodolphe Gautier en fait l’expérience depuis deux ans, depuis qu’il a repris la barre que tenait le sympathique Michel Glaus. Propulsé «malgré moi sur le devant de la scène, il a toujours été clair que je participerais toujours à la course malgré mes fonctions». Une directrice, efficace, Laurence Zanon, a été nommée. Du coup, samedi à 10 heures, Rodolphe Gautier mettra le cap sur Le Bouveret avec ses potes de Safram. Rencontre avec cet avocat dynamique, novateur, capable de changer de casquette en un clin d’œil. «Dimanche matin, je rallumerai mon téléphone.» Quelle variété de fleurs pour le podium? Qui remet la coupe? Il n’y coupera pas…
Rodolphe Gautier, comment allez-vous faire pour tout gérer ce week-end si en plus «Safram» s’impose?
Je ne veux même pas y penser… (rires). Qui les journalistes interrogeront-ils? Le président du Bol d’Or Mirabaud qui analyserait la victoire du skipper de Safram, ça serait curieux, non?
Reste que votre M1 a déjà prouvé en 2013 qu’il pouvait battre les D35.
Oui, c’est même le seul bateau capable de le faire objectivement. Il y a eu ces dernières années des tentatives de certaines équipes avec des GC 32 dotés de foils. Mais je crois que tout le monde a compris que ces bateaux ne sont pas taillés pour le lac. Dès qu’il retombe sur ses flotteurs, le GC 32 est largué. Il faudrait des conditions exceptionnelles, avec des airs continus, pour que ce type de bateaux ait une chance. Or nous l’avions observé en 2014, même lorsque la bise est présente, il y a presque toujours des secteurs de transition avec pas ou peu d’air.
Revenons à votre fonction de président de la plus grande régate du monde en bassin fermé. Que représente le Bol d’Or à vos yeux?
Déjà, je veux dire que je ne peux fonctionner que grâce à toute une équipe. Le Bol, je le dis sans aucune prétention, c’est la réfé- rence. J’ai pu encore m’en rendre compte lorsque je suis allé avec mon équipe disputer des régates en Hongrie, en Italie ou récemment en Suisse alémanique, l’aura de cette régate et le respect qu’elle inspire m’ont bluffé. Cette régate a 78 ans d’histoire. Elle ne cesse d’évoluer au fil du temps. Et moi, je me considère comme un modeste contributeur de cette histoire. On m’a passé le témoin et je prends soin de ce témoin.
Malgré le poids de l’histoire, on note chez vous une véritable volonté d’ouverture…
C’est absolument ça. Sur le plan sportif, il n’y a pas grand-chose à modifier. Ce qu’ont fait mes pré- décesseurs est excellent. La simplicité et la lisibilité de la course sont des valeurs immuables. Pas question donc d’imaginer un parcours raccourci pour certaines classes de bateaux. Ce serait un bon moyen d’augmenter notre chiffre de participation, mais ça ne serait plus le Bol d’Or Mirabaud. Cette course doit rester un vrai challenge.
Reste donc à soigner l’aspect populaire?
Sur le plan de l’accueil des concurrents, nous faisons tout pour que tout le monde se sente parfaitement reçu. Notre objectif est donc clairement d’augmenter notre visibilité dans tous les domaines. Cette année, je trouve magnifique de voir le pont du Mont-Blanc bardé de drapeaux du Bol d’Or. Quand on passe vers la Nautique, c’est beau de voir tous ces grands bateaux qui se préparent pour la course.
Et vous tenez à rappeler que la Société nautique de Genève s’ouvre pendant le week-end du Bol.
Il faut le dire et le redire. Les gens ont toujours une crainte à venir ici. Alors cette année, une passerelle avec les Voiles de GenèvePlage a été installée. En espérant que le public réponde présent pour venir le samedi dès la fin d’après-midi pour assister aux arrivées.
Qu’en est-il de la participation?
Nous serons au-dessus du fameux chiffre de 500. C’est notre baromètre. Pour moi, c’est surtout notre visibilité qui devrait exploser grâce à une couverture médiatique améliorée. Mais nous ne sommes qu’au début d’un processus. Cette course fait partie des grands événements sportifs suisses annuels. Le potentiel de progression est donc très large.
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